Vous assurez auprès d'un proche la fonction d'aidant ? Sachez que depuis 2015, la loi d'adaptation de la société au vieillissement (Loi SAV) reconnaît votre droit au répit. En effet, devant l'augmentation croissante du phénomène de l'aidance familiale, l'État a songé à un certain nombre de mesures pour valoriser ce statut très particulier. Avoir le droit de faire une pause, de chercher du soutien et de briser la solitude du binôme aidant/aidé en fait partie. Vous trouverez ici des informations concernant la nature du droit au répit et les conditions et démarches pour y accéder.
Qu'est-ce que le droit au répit ?
La France compte aujourd'hui plus de 11 millions d'aidants. Ces aidants sont majoritairement des adultes de moins de 65 ans. 51 % d'entre eux travaillent. Autrement dit, l'aidant cumule souvent ce rôle avec un emploi auquel il ne peut renoncer. C'est dans ce contexte qu'intervient la reconnaissance du besoin de répit de l'aidant. En effet, la naissance du droit au répit s'ancre dans la reconnaissance du besoin pour l'aidant de faire une pause et de bénéficier d'aides et de structures pouvant prendre le relai lorsqu'il s'absente.
Les solutions de répit
Les solutions de répit ont pour mission l'accueil de la personne âgée dépendante en l'absence du proche aidant. On peut ainsi envisager un accès à l'hôpital de jour ou de nuit pour une durée brève. Une solution d'hébergement temporaire peut également être envisagée durant les vacances de l'aidant par exemple. L'État a également procédé à la création de maisons et de centres de répit. Ces établissements peuvent non seulement accueillir vos proches lorsque le besoin s'en fait sentir, mais elles peuvent aussi servir à organiser des séjours à l'occasion de vacances en famille.
D'autre part, le droit au répit prévoit également la venue au domicile, de façon ponctuelle ou plus régulière, d'une aide qui prendra le relai de l'aidant.
Votre proche aidé sera confié ainsi à des équipes professionnelles et pluridisciplinaires grâce auxquelles il pourra découvrir de nouvelles activités pour le maintien de ses fonctions psychomotrices et augmenter ses chances de se socialiser.
Les proches aidants concernés par le droit au répit
Le droit au répit s'adresse uniquement aux proches aidants de personnes âgées de plus de soixante ans en perte avérée d'autonomie et bénéficiaires de Allocation Personnalisée d'Autonomie (APA). Il faut également que le proche aidant fournisse une aide qualifiée d'indispensable à la vie quotidienne du proche aidé. Enfin, il faut démontrer l'incapacité de l'entourage à assurer les fonctions de l'aidant en son absence.
Comment identifier le besoin de répit ?
De nombreux aidants hésitent avant de demander de l'aide à leur entourage. Or, le droit au répit semble susciter moins de freins psychologiques. Cependant, il arrive parfois que l'aidant tarde avant de faire appel à ce droit.
Voici quelques signes qui doivent vous alerter sur votre besoin de répit.
- Votre santé se dégrade. Vous souffrez de maux divers, notamment articulaires.
- Vous avez perdu l'appétit et le sommeil.
- Vous êtes facilement irritable.
- Vous avez du mal à gérer les activités quotidiennes et vous avez l'impression de courir après le temps.
- Vous ne parvenez plus à conserver des activités personnelles, à ménager du temps pour jardiner, lire ou vous adonner à un sport.
- Vous avez le sentiment de délaisser les autres membres de la famille et de vous isoler en compagnie de l'aidé.
Si vous correspondez à l'une ou l'autre de ces manifestations de stress, vous êtes surmené et vous avez grand besoin de faire valoir votre droit au répit.
Comment marche l'indemnisation du droit au répit de l'aidant ?
Le montant du droit au répit
Le droit au répit peut être déclenché, sur demande, une fois que le plafond du plan d'aide de l'APA est atteint. Ce montant étant calculé en fonction du GIR de l'aidé et de ses revenus. L'APA déclenche alors une enveloppe supplémentaire d'environ 500 euros par an et par aidé qui vient compléter l'allocation déjà attribuée. Cette somme correspond à une semaine d'hébergement temporaire à plein temps, à 15 jours d'hébergement de jour ou encore à 25 heures supplémentaires d'aide-ménagère à domicile.
La demande de droit au répit
La demande de droit au répit doit être effectuée, sur condition d'obtention de l'APA, auprès du Conseil départemental (ancien Conseil général). Vous demanderez une révision de l'allocation pour y intégrer le montant du droit au répit. Le Conseil départemental enverra alors au domicile de l'aidé une équipe médico-sociale qui évaluera votre besoin de répit. Si l'acceptation de la demande d'APA de votre proche est en cours, contactez le Conseil départemental pour les tenir au courant. L'évaluation médico-sociale pourra tout de même être réalisée en attente du résultat de votre demande d'APA.
Le droit au répit s'inscrit dans la ligne d'une réflexion sur le statut de l'aidant. Vous pourrez également vous pencher sur la rémunération de l'aidant dans le cadre de l'APA ou sur les formations dispensées en vue de professionnaliser ses compétences. N'hésitez pas à remplir notre questionnaire afin de découvrir les formules qui correspondent à votre cas. Les conseillers de notre Cellule d'Aidance pourront également vous orienter vers les solutions les plus adaptées à votre situation.
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