Françoise, 60 ans, nous livre son témoignage sur l’accompagnement de son mari dans le suivi de son diabète de type 2. Aide à domicile la journée et aidante de son mari le soir, Françoise nous invite dans son quotidien.
Peux-tu te présenter ?
Bonjour, je m’appelle Françoise, j’ai 60 ans et je suis aide à domicile en Bretagne depuis plusieurs années.
Quelle est la personne que tu as accompagnée ?
Au cours des dernières années, j’ai accompagné plusieurs de mes proches. Cela a débuté par mon père qui était atteint de la maladie d’Alzheimer.
J’accompagne aujourd’hui ma mère qui est en insuffisance cardiaque et rénale ainsi que mon mari depuis maintenant 1 an. Mon mari a été diagnostiqué d’un diabète de type 2 en août 2021.
Quelle a été ta réaction lorsque tu as appris que ton mari était atteint d’un Diabète de Type 2 ?
Malheureusement, cela n’a pas été une surprise... Moi-même travaillant au quotidien avec des personnes atteintes d’un diabète de type 2, je l’ai mis plusieurs fois en garde sur son hygiène de vie : alimentation à revoir, activité physique à pratiquer, etc.
D’aussi loin que je me souvienne, c’est une personne qui mange très très sucré : beaucoup de gâteaux industriels, beaucoup de bonbons et malheureusement trop peu de fruits et légumes. Ses repas n'étaient pas équilibrés depuis plus de 10 ans.
Cependant, lorsque le diagnostic a été posé, je lui ai tout de suite dit que je serais à ses côtés afin de l’aider dans son quotidien. Nous avons donc décidé de mettre une routine alimentaire en place et de reprendre une activité physique quotidienne.
Avais-tu connaissance de cette pathologie et ce que cela impliquait sur le quotidien ? Quelle était ta représentation de cette pathologie ?
Je connaissais de nom et bien évidemment par mon métier. Mais, je ne savais pas ce que cela pouvait impliquer au quotidien. Je n’avais pas conscience de tout ce qu’il devait changer dans notre quotidien. Je ne connaissais pas les traitements également.
Pour moi, le diabète de type 2 était lié à des personnes qui mangent trop de sucre. J’ai bien compris maintenant que cela pouvait être lié également à des facteurs extérieurs.
Votre relation a-t-elle été impactée à la suite de ce diagnostic ?
Non, pas du tout et au contraire. Dorénavant, nous cuisinons ensemble afin de trouver des plats plaisirs et qui lui conviennent car il est important de pouvoir allier les deux.
Quelles sont les choses que tu as mis en place pour jouer ton rôle d'aidante ?
Je fais attention lors des courses dorénavant, car j’avais la fâcheuse habitude d'acheter beaucoup de gâteaux et de confiseries. Je regarde les étiquettes nutritionnelles des produits que j’achète. J’avoue que je ne regardais pas du tout cela avant le diagnostic de mon mari.
J’ai acheté de nouveaux livres de recettes afin de changer des recettes habituelles. Nous avons mis en place une routine alimentaire composée de légumes verts.
Je l’accompagne également afin de faire des balades autour de chez nous.
J’essaye de trouver des informations vérifiées lorsqu’il a des questions sur sa maladie.
As-tu opéré des changements dans ton quotidien en tant qu'aidante ?
Oui, notamment sur l’alimentation. J’ai décidé de manger les mêmes repas que mon mari afin de l’aider dans son parcours de soins. Côté sport, je faisais déjà beaucoup de randonnée de mon côté et cela n’a pas changé.
Est-ce que ce rôle t'a permis d'en apprendre plus sur toi-même ?
Oui bien sûr, comme pour toute expérience. Il est important de se recentrer sur soi-même lorsque l’on aide plusieurs personnes de son entourage. Je suis également beaucoup plus compréhensive et tolérante.
As-tu pris contact avec d'autres aidants ou des associations pour améliorer ton parcours d'aidant ?
Non pas vraiment. Je pose l’ensemble de mes questions à mon médecin traitant. Je lis beaucoup de livres sur le diabète de type 2 et également beaucoup de magazines de santé.
Quel message souhaiterais-tu faire passer à d'autres aidants ?
Le message que j’aimerais faire passer à d’autres aidants, c’est qu’il est important de faire attention à sa santé mentale.
Pour ma part, j’aide 2 personnes proches et je travaille comme aide à domicile auprès de personnes fragilisées et âgées. J’avais tendance à m’oublier pendant plusieurs années et depuis que mon mari est lui-même touché par la maladie, j’ai pris conscience qu’il fallait prendre soin de soi.
Il ne faut pas craindre de consulter un professionnel de santé, psychologue ou psychiatre. Il y a également des groupes de paroles et des associations qui peuvent vous accompagner dans ce processus.
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