Deuxième cause de décès après les cancers, les maladies cardiovasculaires touchent plus de 4 millions de personnes (2021) en France. Si elles sont plus fréquentes chez les hommes, elles sont en constante augmentation chez les femmes. La prévention et le diagnostic précoce sont donc essentiels pour réduire l’impact de ces pathologies sur la santé.
Qu’est-ce qu’une maladie cardiovasculaire ?
Les maladies cardiovasculaires (MCV) ou cardio-neurovasculaires regroupent un ensemble de troubles affectant le cœur et les vaisseaux sanguins. Parmi eux, l’infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux, l’insuffisance cardiaque ou les pathologies hypertensives ont un impact majeur sur la santé.
Les symptômes les plus courants
Les symptômes sont spécifiques à chaque trouble cardiovasculaire :
- Infarctus du myocarde : douleur aiguë et persistante dans la poitrine, irradiant le bras gauche, le dos et la mâchoire. Éventuellement, difficultés à respirer, essoufflement, malaise, nausées, vertiges, sueurs, troubles digestifs. Chez la femme, ces symptômes sont souvent moins marqués (simple oppression dans la poitrine, sensation de brûlure dans la mâchoire ou dans le bras), voire inexistants et rendent le diagnostic plus difficile.
- Accident vasculaire cérébral (AVC) : confusion, difficulté soudaine à s’exprimer ou à comprendre les autres, perte de force ou paralysie d’un côté du visage, d’un bras ou d’une jambe, perte soudaine de la vue (souvent un seul œil), de l’équilibre ou de la coordination des mouvements, mal de tête subit et violent, sans cause apparente, syncope ou perte de conscience.
- Insuffisance cardiaque : fatigue, essoufflement, toux, gonflement des jambes.
- Hypertension artérielle : bien que les symptômes soient rares, le patient peut ressentir des maux de tête permanents ou plus importants le matin au réveil, des vertiges, des troubles de la vue, des palpitations cardiaques, des suées, voire des saignements de nez.
- Thrombose veineuse ou phlébite : rougeur au mollet ou à la cuisse, chaude et douloureuse, crampes et engourdissements dans le membre touché, vive douleur quand la personne relève la pointe du pied vers le genou (lorsque la phlébite se situe dans le mollet).
- Embolie pulmonaire : douleur thoracique semblable à un point de côté, plus intense à l’inspiration, difficultés à respirer, avec une respiration rapide et courte, parfois une toux teintée de sang. Lorsque l’embolie s’aggrave, il peut apparaître un malaise, voire une perte de connaissance, de la tachycardie (accélération du rythme cardiaque), une tension artérielle basse, des marbrures aux genoux, des doigts et lèvres bleus, une froideur des mains et des pieds.
Les principales causes des maladies cardiovasculaires
Différents facteurs de risque interviennent dans le développement d’une maladie cardiovasculaire. Hormis l’âge (principal facteur de risque), les antécédents familiaux et le sexe contre lesquels on ne peut rien, la plupart des facteurs de risque sont liés au mode de vie et donc modifiables. Il s’agit notamment du diabète, de l’hypertension artérielle, de l’hypercholestérolémie, de la sédentarité, du tabagisme et de la consommation d’alcool. Mais les facteurs environnementaux comme la pollution peuvent également être en cause.
La liste des maladies cardiovasculaires
Les pathologies cardiovasculaires sont multiples et peuvent toutes engendrer des complications souvent graves si elles ne sont pas traitées rapidement. L’infarctus du myocarde, l’AVC et l’embolie pulmonaire sont des urgences médicales qui nécessitent d’appeler immédiatement le Samu au 15 ou au 112.
L’infarctus du myocarde
L’infarctus du myocarde, également appelé « crise cardiaque », consiste en la destruction d’une partie plus ou moins importante du muscle cardiaque (le cœur) qui n’est plus suffisamment irrigué, et donc alimenté en oxygène. Avec l’âge, mais également sous l’influence de divers facteurs, des plaques constituées de cholestérol (athéromes) peuvent se former sur les parois des vaisseaux sanguins. Lorsqu’elles se rompent, elles finissent par obstruer les artères coronaires qui alimentent le cœur. Si le phénomène se prolonge, les cellules du cœur meurent et la zone concernée ne parvient plus à se contracter.
En France, plus de 80 000 personnes en sont victimes chaque année. L’infarctus du myocarde est une urgence médicale, la mort des cellules intervenant dans un délai de quatre heures environ après le début de l’infarctus.
L’accident vasculaire cérébral
L’accident vasculaire cérébral (AVC) ou « attaque cérébrale » se traduit par l’obstruction ou la rupture d’un vaisseau sanguin dans le cerveau. L’interruption du flux sanguin ou l’accumulation de sang qui suit entraîne la destruction des cellules nerveuses dans la zone concernée. On distingue deux types d’accidents vasculaires cérébraux :
- Les infarctus cérébraux ou AVC ischémiques correspondent à l’occlusion d’une des artères cérébrales par un caillot de sang, provoquant l’interruption du flux sanguin. Ils peuvent être dus à la rupture d’une plaque d’athérome (constituée de cholestérol), à une maladie des petites artères cérébrales ou encore à une arythmie cardiaque (variation du rythme cardiaque).
- Les hémorragies cérébrales ou méningées font suite à une accumulation de sang dans une zone du cerveau après la rupture d’une artère cérébrale. Elles peuvent être dues à une rupture d’anévrisme (dilatation anormale de la paroi artérielle), un traumatisme, une malformation vasculaire, une tumeur, une maladie des petites artères, etc.
En France, on dénombre plus de 140 000 nouveaux cas d’accidents vasculaires cérébraux chaque année, soit toutes les quatre minutes. Ils représentent ainsi la deuxième cause de décès et la première cause de handicap chez l’adulte. Par ailleurs, 30 % des personnes qui ont eu un AVC conservent une certaine forme d’invalidité (paralysie, perte sensorielle, troubles de la mémoire, de l’élocution ou de la vue, dépression, etc.). Plus l’AVC est pris tôt, plus les chances de récupération fonctionnelle sont importantes.
L’insuffisance cardiaque
L’insuffisance cardiaque chronique est une complication grave de certaines maladies cardiovasculaires et respiratoires, liées à une baisse d’efficacité du muscle cardiaque (de ses ventricules exactement). Elle correspond à l’incapacité du cœur à propulser correctement le sang vers l’ensemble des organes du corps. La pression du sang augmente alors dans le cœur et en amont des poumons, provoquant un essoufflement. Le sang s’accumule dans les vaisseaux et les tissus et provoque des œdèmes. Les reins fonctionnent également moins bien et éliminent mal le sel et l’eau dans les urines, aggravant les œdèmes.
L’insuffisance cardiaque est généralement une maladie de la personne âgée qui affecte 10 à 20 % des personnes de plus de 70 ans, en France, l’âge moyen du diagnostic étant de 74 ans. Au total plus de 1,5 million de personnes sont atteintes d’insuffisance cardiaque.
L’hypertension artérielle
L’hypertension artérielle ou hypertension artérielle essentielle de l’adulte (HTA) correspond à une pression sanguine dans les artères anormalement élevée et qui persiste dans le temps. La pression artérielle se mesure à l’aide de deux valeurs : la valeur haute, mesurée lors de la contraction du cœur (systole) et la valeur basse, évaluée lors de sa relaxation (diastole). Ces valeurs sont généralement comprises entre 10 et 14 pour la première et 6 et 8 pour la seconde. Une tension de 12 – 8 est considérée comme normale. Mais lorsque l’une de ces deux valeurs, prise au repos est supérieure aux valeurs normales, on parle d’hypertension artérielle.
L’hypertension est le plus souvent silencieuse, c’est-à-dire sans symptôme. Elle peut pourtant entraîner des complications graves comme l’accident vasculaire cérébrale (AVC), l’infarctus du myocarde, l’insuffisance rénale chronique, l’artériopathie des membres inférieurs, la rétinopathie, des maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer, et doit faire l’objet d’un contrôle régulier.
Elle est la maladie cardiovasculaire la plus fréquente en France, la première maladie chronique et la première cause évitable d’AVC. Elle touche un adulte sur trois, et concerne moins de 10 % des 18-34 ans et plus de 65 % des plus de 65 ans.
La thrombose veineuse et l’embolie pulmonaire
La thrombose veineuse ou phlébite est provoquée par la formation d’un caillot dans une veine, bloquant partiellement ou complètement le passage du sang. Elle touche le mollet et la cuisse, dans 90 % des cas. Ce problème de santé est assez fréquent et peut engendrer des complications lorsqu’il concerne une veine de gros diamètre.
C’est ce qui arrive lorsque l’obstruction plus ou moins complète d’une artère pulmonaire provoque une embolie pulmonaire. Les dommages causés au poumon affecté ne lui permettent alors plus de fournir assez d’oxygène à l’organisme et peuvent entraîner des troubles cardiaques, voir un arrêt du cœur.
Entre 50 et 100 000 phlébites et 40 000 embolies pulmonaires surviennent chaque année en France, cette dernière étant responsable de 10 à 20 000 décès par an.
L’athérosclérose
L’athérosclérose se manifeste par l’apparition de plaques constituées de cholestérol (les athéromes) sur les parois des vaisseaux. Elle finit généralement par ralentir la circulation sanguine et perturber l’oxygénation des organes ou provoquer la formation d’un caillot de sang. Elle est évidemment à l’origine de nombreuses pathologies cardiovasculaires et peut ainsi entraîner, selon la partie du corps touchée, une angine de poitrine, un infarctus du myocarde, un AVC, une artérite des membres inférieurs, une rupture d’anévrisme ou encore une insuffisance rénale.
La santé cardiovasculaire chez les femmes
Si les décès liés aux maladies cardiovasculaires diminuent nettement chez l’homme, elles augmentent au contraire sensiblement chez la femme, notamment avant 55 ans. Elles sont même la première cause de décès chez la femme de plus de 55 ans et l’AVC en particulier, la première cause de décès avant le cancer du sein. Pourtant, ces pathologies sont sous-estimées et insuffisamment prises en charge.
Certes autrefois, ces troubles concernaient essentiellement les hommes. Mais aujourd’hui, le mode de vie des femmes a changé et les expose désormais, elles aussi, à de nombreux facteurs de risque (tabagisme, sédentarité, consommation d’alcool, alimentation déséquilibrée et surpoids). Les symptômes sont également souvent différents de ceux observés chez l’homme, et n’alertent pas suffisamment. C’est notamment le cas de l’infarctus chez la femme. Les femmes sont enfin particulièrement vulnérables durant les périodes de contraception (plus encore si elles fument), de grossesse et de ménopause (souvent liée à une prise de poids, un excès de cholestérol et l’apparition de diabète).
L’importance de la prévention
Les maladies cardiovasculaires sont en grande partie dues à l’exposition à des facteurs de risque dits « modifiables » : consommation de tabac et d’alcool, alimentation déséquilibrée, sédentarité, etc.
Pour réduire le risque cardiovasculaire, il est donc important d’adopter un mode de vie plus sain, notamment par l’arrêt du tabac et la réduction de la consommation d’alcool, la pratique d’une activité physique régulière, une alimentation saine et équilibrée (riche en légumes, fruits et poissons, pauvre en viande rouge, charcuterie, sucre et aliments transformés).
Des dépistages réguliers, un suivi médical adapté et une attention particulière aux signes d’alerte sont également essentiels pour améliorer sa santé et prévenir les risques.