La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative résultant de la destruction progressive de neurones à dopamine dans le cerveau. Elle impacte plus de 170 000 personnes en France, entravant leur mobilité et leur qualité de vie. Face à la maladie, existe-t-il des activités sportives à pratiquer pour soulager ses symptômes ? Dans cet article, nous vous dévoilons comment les pratiques sportives et les activités physiques adaptées (APA) peuvent transformer positivement le quotidien des malades, soulignant leur importance cruciale dans le bien-être et la gestion de la maladie de Parkinson.
Parkinson : Symptômes et effets sur le quotidien des malades
La maladie de Parkinson se caractérise par une triade typique de symptômes : des tremblements au repos, une raideur musculaire et/ou des difficultés dans l’initiation et la coordination des mouvements. Les symptômes de la maladie peuvent ainsi entraver les activités quotidiennes des personnes atteintes, rendant des tâches simples de la vie comme s’habiller, écrire ou préparer un repas particulièrement complexes.
D’autres symptômes s’ajoutent à la triade, exacerbant les difficultés rencontrées au quotidien par les patients atteints de la maladie de Parkinson. On peut relever notamment des problèmes de sommeil, des troubles de l’équilibre, des troubles cognitifs, un état dépressif, des douleurs…
Avec l’évolution de la maladie, les manifestations deviennent progressivement handicapantes. Les symptômes de la maladie de Parkinson altèrent non seulement la mobilité et l’autonomie des personnes atteintes, mais aussi leurs interactions sociales, leur santé mentale et émotionnelle.
Les atteintes physiques et cognitives entravent peu à peu la capacité à exécuter des tâches nécessitant attention et coordination. Ainsi, des actions quotidiennes telles que la conduite ou la gestion des finances personnelles s’avèrent de plus en plus difficiles avec l’évolution de la maladie de Parkinson, minant l’indépendance et l’autonomie des personnes touchées.
De plus, les perturbations de l’équilibre et les difficultés cognitives intensifient le risque de chutes, compromettant la sécurité des patients.
Activité sportive, quels effets sur la maladie ?
Les effets remarquables de l’activité physique sur la maladie de Parkinson
La pratique d’une activité physique régulière joue un rôle crucial pour améliorer la qualité de vie des personnes atteintes par la maladie de Parkinson. En effet, l’activité physique agit sur des symptômes peu réceptifs aux traitements pharmacologiques, elle complète ainsi la prise en charge médicamenteuse et la rééducation.
Une pratique régulière d’activités physiques permet non seulement de retarder l’évolution de la maladie, mais aussi d’atténuer l’intensité des symptômes existants.
Les bienfaits de l’activité physique d’endurance se manifestent par une amélioration de la santé physique, de l’équilibre et de la vitesse de marche. Les exercices d’endurance jouent un rôle clé dans la prévention des chutes. De plus, ils améliorent significativement la qualité de vie des patients en réduisant notamment les symptômes dépressifs.
Par ailleurs, les activités de renforcement musculaire enrichissent cette dynamique en améliorant l’équilibre, la puissance musculaire et les capacités de mouvement.
La pratique régulière d’activité physique malgré la maladie permet d’améliorer le sommeil et de diminuer les douleurs. Elle favorise également l’attention et développe la coordination des mouvements.
Sur le plan psychologique, les activités sportives pratiquées en groupe offrent un soutien émotionnel précieux. Elles augmentent le sentiment d’appartenance tout en réduisant l’isolement social des patients.
Le rôle préventif de l’activité physique
Au-delà de ces bienfaits immédiats, l’activité physique se révèle jouer un rôle de prévention contre la maladie de Parkinson. En effet, des études ont montré que les personnes pratiquant régulièrement une activité sportive présentaient un moindre risque de souffrir de la maladie.
Particulièrement révélatrice, une publication dans Neurology en 2023 met en lumière les effets bénéfiques significatifs de l’activité physique dans la prévention de la maladie de Parkinson chez les femmes.
Cette étude approfondie, s’étendant sur 29 ans et impliquant 100 000 participantes, révèle une corrélation marquée entre un niveau élevé d’exercice physique et une diminution du risque de développer la maladie de Parkinson.
Les femmes les plus actives bénéficiaient d’un risque de maladie réduit d’environ 25 % par rapport aux moins actives. Cet avantage préventif se manifestait déjà plus de 20 ans avant le diagnostic, suggérant un effet protecteur à très long terme de l’activité physique sur la maladie chez les femmes.
Maladie de Parkinson, quel sport privilégier ?
Toutes les disciplines sportives n’ont pas été spécifiquement étudiées dans le contexte de la maladie de Parkinson. Notons que l’acte de bouger en soi constitue déjà une victoire significative.
Parmi l’éventail d’options disponibles, certains sports se révèlent particulièrement bénéfiques pour les patients atteints de la maladie de Parkinson. Ils ont un effet notable sur la marche, l’équilibre et l’amélioration de la résistance musculaire et cardio-respiratoire.
Ainsi, dès le diagnostic, la marche, le footing, la danse, la natation ou encore le taï-chi apparaissent bénéfiques. Des études ont démontré que le taï-chi améliore la marche et l’équilibre dès 1 heure de pratique 2 fois par semaine pendant 24 semaines.
La pratique d’activité physique régulière telle que le yoga améliore l’équilibre lors de la marche et réduit le freezing (incapacité temporaire et involontaire de bouger), très éprouvant pour les personnes atteintes par la maladie.
La pratique de la danse (indépendamment de l’intensité et du type de danse) a un effet significativement positif sur l’équilibre et les distances de marche parcourues par des patients atteints de la maladie. De plus, la danse affine la coordination et améliore aussi l’attention grâce à la musique et au rythme.
Une recherche spécifique sur le tango révèle son intérêt dans la réduction des épisodes de freezing.
La marche nordique semble être un sport prometteur capable d’augmenter la vitesse, la distance parcourue et l’équilibre. Toutefois, des études supplémentaires sont requises pour confirmer ces bienfaits.
Le ping-pong s’avère être une activité particulièrement utile pour lutter contre les effets du recroquevillement, améliorer l’amplitude des mouvements, ainsi que renforcer l’équilibre, la coordination, et la concentration. Cette efficacité a été soulignée par un partenariat entre l’association France Parkinson et la Fédération française de tennis de table.
D’une manière générale, il est essentiel de choisir une discipline qui favorise à la fois l’épanouissement physique et le plaisir de la pratique de l’activité sportive. Cette approche permet de maintenir une bonne motivation, encourageant une pratique régulière, fondamentale à l’amélioration du bien-être global.
Activité physique adaptée (APA) et maladie de Parkinson
En complément d’une activité physique régulière, le médecin prescrit un programme d’APA (Activité physique adaptée). Il joue un rôle clé dans le traitement de la maladie de Parkinson, offrant une série d’exercices personnalisés conçus par des spécialistes.
L’APA se distingue non seulement par son impact positif sur les capacités motrices, mais aussi par son rôle crucial dans la prévention des complications associées à la maladie. Les spécialistes conçoivent des séances adaptées au patient visant à améliorer la mobilité tout en stimulant les fonctions cognitives et sensorielles.
Ces séances sont proposées en groupe ou en individuel. Elles sont encadrées par des professionnels spécialement formés à l’accompagnement de pathologies telles que la maladie de Parkinson : masseurs-kinésithérapeutes, psychomotriciens, ergothérapeutes ou encore des personnes formées en STAPS (Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives) ayant complété leur parcours par une formation en santé spécifique.
Les patients bénéficient d’un accompagnement personnalisé à travers un éventail d’exercices physiques et d’activités ciblées allant du renforcement musculaire aux entraînements axés sur l’endurance, en passant par des exercices de souplesse, d’équilibre et de coordination à la marche.
La mise en place des activités physiques adaptées, véritables « sport santé », est progressive et adaptée au patient. Le niveau d’activité physique et le type de tâches sont finement ajustés pour répondre aux besoins individuels et aux défis rencontrés.
Conclusion
L’activité physique joue un rôle crucial dans la gestion de la maladie de Parkinson, offrant des bienfaits remarquables tels que l’amélioration de la qualité de vie, le ralentissement de l’évolution de la pathologie et l’atténuation des symptômes.
L’adoption d’un style de vie actif sert simultanément de stratégie préventive et de renfort thérapeutique essentiel pour les personnes malades.
Les activités sportives et les programmes d’activité physique adaptée (APA) enrichissent ce mode de vie dynamique contribuant à l’amélioration significative de la qualité de vie et du bien-être des personnes atteintes par l’affection.
Pour en apprendre davantage, n’hésitez pas à découvrir un témoignage sur la maladie de Parkinson.
Faites le nous savoir :
FranceAssosSanté. Activité physique adaptée et maladie de Parkinson.
France Parkinson. Les bénéfices de l’exercice physique sur la maladie de Parkinson.
Haute Autorité de santé (HAS). Prescription d’activité physique Maladie de Parkinson.
Inserm (salle de presse). Maladie de Parkinson : chez les femmes, l’activité physique serait déjà bénéfique plus de vingt ans avant le diagnostic.
pourlesPersonnesagées.gouv.fr. Prescription de l’activité physique adaptée.
Société Française des Professionnels en Activité Physique Adaptée (SFP-APA). Fiche Parkinson et APA.