L’accident vasculaire cérébral communément appelé AVC doit être considéré comme une urgence. Qu’est-ce qu’un AVC ? Comment le détecter ? Comment réagir ? Comment le prévenir ? Nous répondons ensemble à ces questions pour en savoir plus sur cette pathologie.
En chiffres
L’AVC constitue la première cause de handicap physique acquis chez l’adulte et la deuxième cause de démence (après la maladie d’Alzheimer).
Dans l’année précédent un AVC, 20% des patients perdent la vie. En France, on estime qu’un AVC survient toutes les 4 minutes.
Qu’est qu’un AVC ?
Survenant dans la grande majorité des cas chez les personnes à risque, un accident vasculaire cérébral (AVC) correspond à l’arrêt brutal de la circulation sanguine au niveau d’une partie du cerveau. Il se traduit par l’arrêt soudain d’une ou plusieurs fonctions du cerveau.
Les symptômes et éventuelles séquelles seront fonction de la zone du cerveau endommagée.
Les AVC peuvent être provoqués soit :
- Par obstruction : deux mécanismes peuvent être responsables d’une diminution voire d’une obstruction complète d’un vaisseau sanguin empêchant la circulation, un caillot de sang ou une plaque riche en cholestérol (athérosclérose) vient réduire le diamètre d’un vaisseau et donc interrompre la circulation sanguine. Ce sont les AVC ischémiques.
- Par hémorragie liée à une rupture d’un vaisseau sanguin fragilisé. Ce sont les AVC hémorragiques.
Certains AVC ischémiques sont transitoires (AIT). Dans ce cas les signes disparaissent spontanément en quelques minutes. Le risque de récidive à court terme reste très important, la prise en charge doit être du même degré d’urgence comparés aux autres formes d’AVC.
Les causes et les symptômes de l’AVC
Les facteurs de risque d’AVC sont aujourd’hui bien démontrés.
- Les risques d’apparition de l’AVC augmentent selon les antécédents familiaux[1] et l’âge (après 50 ans pour les hommes et après 60 ans pour les femmes).
- Certaines pathologies comme : le diabète, l’hypertension artérielle (HTA), la fibrillation auriculaire (trouble du rythme cardiaque caractérisé par une accélération ou une irrégularité des battements) exposent aussi à un sur-risque d’AVC.
- L’hygiène de vie entre également en ligne de compte avec le tabagisme, l’hypercholestérolémie, le surpoids et l’obésité, la sédentarité, l’alcool et le stress.
- Plusieurs facteurs de risque ont été identifiés comme étant augmentés chez la femme : l’hypertension artérielle (HTA), la fibrillation auriculaire, la prise de contraception hormonale ou le traitement hormonal de la ménopause cumulé à d’autres facteurs de risque comme le tabac ou la pré-éclampsie (hypertension artérielle pendant la grossesse).
Six signes doivent alerter :
- Difficulté à bouger. Exemples: impossibilité de lever un bras, atteinte du visage (déviation de la bouche) ;
- Troubles de la sensibilité. Exemples : diminution de la sensation du toucher sur la peau, fourmillements ;
- Difficulté soudaine à parler, à trouver les mots, difficulté à comprendre son interlocuteur ;
- Perte soudaine de l'équilibre, difficulté à marcher ;
- Perte soudaine de la vision d'un œil, vision double ou trouble ;
- Un mal de tête intense, brutal et inhabituel.
Comment diagnostique-t-on un AVC ?
Dès l’arrivée à l’hôpital, une IRM ou un scanner cérébral sera réalisé pour confirmer le diagnostic, établir s’il s’agit d’un AVC ischémique (obstruction d’un vaisseau par un caillot) ou un AVC hémorragique (hémorragie cérébrale par rupture d’un vaisseau sanguin) et évaluer l’importance de la zone endommagée.
Prise en charge de l’AVC
A noter que la gravité d’un AVC va dépendre de sa localisation et de son étendue. D’où l’intérêt d’intervenir le plus précocement possible.
Devant tout symptôme évocateur d’un AVC ou d’AIT (accident ischémique transitoire), il faut réagir immédiatement en appelant le centre 15 ou le 112. Plus la prise en charge est rapide, plus les chances de survie augmentent et moins les séquelles seront importantes. Chaque minute compte !
- Peu après un AVC par obstruction (ischémique), des médicaments sont administrés pour dissoudre le caillot à l’origine de l’obstruction du vaisseau sanguin.
- Après un AVC hémorragique, le traitement peut être chirurgical, pour vider la poche de sang comprimant une partie du cerveau.
Des traitements peuvent également être prescrits sur le long terme en prévention des rechutes comme des anticoagulants. La rééducation constitue un élément essentiel et efficace de la prise en charge de l'AVC.
Des dispositifs d’accompagnement, d’écoute et de soutien peuvent vous aider à faire face durant les stades de dépression, tristesse, colère…
Les 6 mesures préventives des AVC :
L’hygiène de vie est au cœur de la prévention des AVC.
1. Contrôler sa pression artérielle
L'hypertension artérielle est le principal facteur de risque d'AVC. 50% des hypertendus ignorent qu'ils le sont ! La pression exercée par le sang, qui circule dans les vaisseaux sanguins, peut fragiliser leurs parois qui peuvent à terme se rompre et engendrer un AVC hémorragique.
2. Manger sainement
Manger sain et équilibré permet d’éviter le surpoids mais pas que! Cela prévient aussi le mauvais cholestérol, le diabète qui sont également des facteurs de risque de l’AVC.
Il est conseillé de :
- Limiter les graisses animales, surtout la viande rouge, les sucres ajoutés, le sel ;
- Manger 5 fruits et légumes par jour, connus pour leur effet protecteur sur la santé cardiovasculaire ;
- Manger régulièrement du poisson, des fibres, des produits laitiers ;
- Privilégier le fait maison pour éviter les additifs en sel, sucres et graisses saturés des aliments industriels !
3. Contrôler son cholestérol
Tous les 5 ans, il est conseillé de réaliser un bilan sanguin pour surveiller son taux de “mauvais cholestérol” connu pour détériorer les artères en s’accumulant sur leur paroi et en contribuant à la formation de plaques d’athérosclérose.
4. Avoir une activité physique
Au moins 30 minutes de marche par jour. En dehors d’un bien être général qu’elle procure, l’activité physique régulière vous protégera des facteurs de risques cardiovasculaires comme les AVC, l’hypertension artérielle, le diabète, le surpoids.
5. Arrêter de fumer
La consommation de cigarette multiplie par 2 le risque d'AVC ischémique cérébral. Votre médecin peut vous accompagner dans l’arrêt du tabac. Des campagnes d’aide au sevrage comme le mois sans tabac en novembre peuvent vous aider dans votre démarche.
Il est par ailleurs conseillé de modérer sa consommation d’alcool.
6. Prendre soin de votre santé mentale
Prendre du temps pour soi, avoir des temps de repos, de déconnexion et de plaisir vous permettra de vous préserver d’un stress toxique.
Un suivi médical régulier permettra une surveillance de votre état de santé général et des facteurs de risque.
N’hésitez pas à en parler aux professionnels de santé qui vous entourent (pharmaciens, médecins, infirmiers). Ces derniers sauront vous conseiller et vous accompagner dans votre démarche pour préserver votre capital santé physique et mental.
Faites le nous savoir :
- Ameli.fr. Comprendre l'accident vasculaire cérébral et l'accident ischémique transitoire. Disponible : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/accident-vasculaire-cerebral-avc/avc-comprendre
- Fédération française de Cardiologie. Le cholestérol. Disponible : https://www.fedecardio.org/je-m-informe/le-cholesterol/